DE LA ROUTE JUSQU'À VÄSTERÅS 18
quant à mon orientation dans le temps j'étais de plus en plus perdue.
boutonnée à une section où le passé, le présent et le futur
s'accumulaient et transpiraient.
j'avais atteint la hauteur maximale de mon ancrage il y a bien des années.
à présent je rétrécissais à la dérive.
dans l'espace j'étais trempée jusqu'aux os et je peinais dans la bourbe.
quant à la question de mon devenir, j'étais incapable de répondre.
il ne m'était pas clair si le propulseur d'une vie désirée s'était arrêté,
ou s'il fallait espérer qu'un élan non encore identifié
se développerait.
j'en avais marre de moi comme instance organisatrice
et colonne vertébrale de mes journées.
mes épaules n'étaient pas suffisamment larges pour porter la charge
car ma désorientation et ma mutinerie étaient plus profondes que je ne l'estimais.