DE LA ROUTE JUSQU'À VÄSTERÅS 17
où roulais-je à présent ?
par quelle main et de quelle façon étais-je désenchaînée de la journée?
pour combien de temps encore serai-je à même d'assumer ce sillonnement hors normes à l'égard de moi-même vieillissante ?
que pouvais-je faire contre le détournement des caresses de mon épaule ?
le soleil oignait mon visage
mais son huile n'était pas retenue par ma peau.
que ma température interne était élevée
tenait à une déficience de mes énergies vitales.
la température de mon âme était depuis longtemps déjà
au-dessous de zéro.
j'étais radicalement seule et le seul ami qui me tenait à cœur
fermait sa promesse à clé.
la promesse entre nous était disgrâcieuse promesse,
ballotée entre resserrement et dilatation.
si c'était moi qui attisait ton membre, c'était toi qui attisait mon cœur.
les soleils étaient désengrénés de ma terre et divagaient sur d'autres routes.
j'étais sous haute tension et je me sentais incapable de remuer la matière dans laquelle je baignais.
mon espérance ne se rallumait qu'au toucher d'un soleil
qui ne dépassait pas la taille d’un pouce.
et il y avait une enfant aussi qui était, tout comme le soleil,
chaque jour continûment nouvelle.
mais sa vélocité gaillarde avait sur moi une avancée
de trois années de lumière,
de sorte que je restais seule,
bringuebalante sur ma personne