next
 
 
 

CÉSURE – I.
S’il vient interroger une trace à moitié calcinée, c’est poussé par
un atavisme ou plutôt une technique jalousement gardée. Dans le secret, il a
tissé le poème. Des mois de retraite dans le désert, livré aux vents, pour se
conformer à la tradition. Gerçures et fouet. L’âpreté de l’écho initie à des
ruptures de ton. Le sang se dilue dans l’éloignement. Se découvre alors la
fragilité du rythme avec une peur soudaine de l’obscurité. Il ne dira rien du
frémissement de l’ouïe ni de l’étrangeté des visions. Des images sonores
se bousculent…

Il se tient debout pour évoquer la demeure.

La circonstance est banale contrairement aux mots pour la décrire.

Toute une mise en scène rhétorique pour évacuer le mutisme de la cendre.
CAESURA – I.
If he comes to interrogate a half-burned trace, he does so impelled by an atavism or rather a jealously guarded technique. He has woven the poem in secrecy. Months of retreat in the desert, at the mercy of the winds, so as to conform to the tradition. Chaffing and the whip. The echo’s harshness initiates into tonal ruptures. Remoteness dilutes the blood. That’s when the rhythm’s fragility is discovered together with a sudden fear of obscurity. He’ll say nothing about the shiver in the hearing or the strangeness of the visions. Sound images jostle…
 
He stands upright to evoke the dwelling.
 
The circumstance is banal in contrast to the words that describe it.
 
A complete rhetorical staging in order to evacuate the mutism of the ashes.