nous vivons dans un pays
ivre de violence et de guerre
Medellin sombrera dans la tristesse
dès votre départ nous resterons là
à attendre la lumière simplement
vous remercier d’être venus
. . .
merci d’être venus parmi nous
desplazados ayant fui nos villages
notre passé notre présent saccagés
quel avenir pour nos enfants ici à La Cruz
c’est notre âme qu’on nous a arrachée
là-bas avec notre terre
. . .
tirs sporadiques dans la montagne en face
tranquilla me dit une femme
sur le sentier du retour
les combats sont éloignés
sous les lentes spirales
des rapaces noirs
une bouteille de vin du Chili
circule de main en main
. . .
je ne sais rien de ce pays dis-tu
en Pennsylvanie on peut vivre tranquille
sans rien savoir du reste du monde
explique-moi dis-tu ta voix posée
telle une caresse laissée en suspens
. . .
une bombe a explosé en pleine nuit
tout près de notre hôtel à Bogotá
cela m’a ouvert les yeux dis-tu
depuis j’ai cherché à comprendre
. . .
libertad hurle la foule debout
après la lecture d’un poème
dans l’amphithéâtre Carlos-Vieco
LIBERTAD