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anse du port de Durban
où dansent les lueurs de la ville
silence des arbres dans l’éternel été silence de l’océan
d’où chaque matin se hisse un jour nouveau
silence sur les pelouses où paissent des oiseaux gris
silence du poète bras tailladé par la lame rouillée
parodies de masques tournés vers le silence du ciel
citadins ivres de bière dès que tombe le rideau
de la nuit chacun barricadé dans son silence
parce que trop de mots demeurent imprononçables
ces mots que hurlera Sandile sur scène et ailleurs
comme la lame rouillée hurla dans le bras du poète

baraques à la périphérie villages abandonnés de l’intérieur
femmes en robes fleuries dans l’attente de l’improbable
petits singes curieux sur le bord des routes
halte sous l’enivrant marula l’arbre à liqueur
soudain je parle d’un voyage au coeur d’un autre désert
cove of Durban seaport
where the lights of the city are dancing
the trees’ silence within eternal summer the ocean’s silence
from which a new day is hoisted each morning
silence on the lawns where gray birds graze
silence of the poet his arm slashed by a rusty blade
parodies of masks turned toward the silent sky
citizens drunk on beer as soon as night’s curtain
falls each one barricaded in silence
because too many words remain unsayable
those words that Sandile shrieked on stage and elsewhere
the way the rusty blade shrieked through the poet’s arm

shacks on the outskirts abandoned villages within
women in flowered dresses waiting for the improbable
curious little monkeys by the roadsides
a stop beneath the heady marula the liquor tree
all at once I speak of a voyage to the heart of another desert