previous | next
 
 
 
Video

English | Video

Dans certaines familles, la République des filles fut le catéchisme. La jeunesse des écoles arrivait bruyamment avec les uniformes, les chaussettes blanches.
 
Aujourd’hui, on néglige le vide des pensionnats, l’ivresse des cierges, des jardins enneigés. On a fait croire aux filles qu’elles pourraient accéder au mariage, avoir des enfants, que les hommes s’arrêteraient devant les cafés. Est-ce sérieux ? Comment se faire raccompagner, alors que les jupes n’ont pas encore gonflé ? Comparer la longueur de mes jambes à celle des autres filles, était-ce nécessaire ?
 
Bientôt, on pourra sortir au bras d’un inconnu,
l’embrasser, fumer une Marlboro à deux. Les princesses pauvres aux cheveux détachés vont se libérer plus vite que les riches qui croupissent. Entre les deux, la masse des étudiantes manifestera dans la rue.
In certain families, the republic of girls was the catechism. Schoolgirls arrived noisily in uniform, white socks.
 
Today the emptiness of boarding-schools, the intoxication of wax candles, the gardens under snow are neglected. Girls have been led to believe they might gain access to marriage, have children, that men would stop at the café door. Are they joking? How can you get a man to bring you home when your skirt hasn’t yet filled out? Was it necessary to compare the length of my legs with the length of other girls’?
 
Soon, she’ll be able to go out on a stranger’s arm, and kiss him, share a Marlboro. The poor princesses with their hair loose will break free faster than the rich ones who stagnate. Between the two, the mass of female students will be demonstrating in the street.