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SUR LE PORT
Il y a des traces de sel
A tous endroits où le clapot
Ronge le ciment. Une odeur
De vieux cambouis se mêle
A la saumure et le soleil monte
A grandes claques rouges sur le tissu
D’eau lente et les premiers casiers
Qu’on lance vers le quai dans le cri
Des mouettes. Avec tendresse
Une main ride la surface d’un bac
Où disparaît la dernière étoile
Et puis : dix francs, dix francs,
S’exclame la marchande de sardines,
Je fais les vivantes au prix des mortes !
ON THE PORT
There are traces of salt
Everywhere the wavelap
Gnaws at the cement. An odor
Of rancid axle-grease mixes
With brine and the sun rises
In great red slaps against the fabric
Of slow water and the first lobster-pots
Thrown out towards the quay amidst the gulls’
Shrieking. Tenderly
A hand skims the surface of a tub
Where the last star is disappearing
And then: ten francs, ten francs
Exclaims the woman peddling sardines,
I’ll do the live ones same price as the dead!