LA PARURE
Il neige. Âme, que voulais-tu
Que tu n’aies eu de naissance éternelle?
Vois, tu as là
Pour la mort même une robe de fête.
Une parure comme à l’adolescence,
De celles que l’on prend à mains soucieuses
Car l’étoffe en est transparente et reste près
Des doigts qui la déploient dans la lumière,
On sait qu’elle est fragile comme l’amour.
Mais des corolles, des feuilles y sont brodées,
Et déjà la musique se fait entendre
Dans la salle voisine, illuminée.
Une ardeur mystérieuse te prend la main.
Tu vas, le coeur battant, dans la grande neige.